Générateur d’improbabilités : ON
Fichue journée. Fichue aire d’autoroute. Fichus vacanciers. Bizarrement, ceux qui ont les voitures pleines à craquer m’adressent de sympathiques signes de la main, alors que je tends le pouce en leur adressant un sourire de plus en plus figé. Les mêmes, dans des voitures vides cette fois, détournent les yeux avec gêne. Ça fait… quoi ? Une heure ? Deux heures, que je suis là ? Quand on fait du stop, on perd un peu la notion du temps. Et pourtant, ce qu’il semble long, ce temps !
Bref, j’ai atteint le PVH.
Le PVH, c’est le Point de Virement d’Humeur. Quand on fait du stop, il arrive, au bout d’un certain temps à attendre au même endroit, qu’on en ait marre. C’est le moment à partir duquel ton sourire franc se transforme en rictus automatique. Le moment où tu arrêtes de faire le fou (en te parlant joyeusement à toi-même, ou aux voituriers qui ne peuvent pas t’entendre) pour te transformer en statue silencieuse, n’ouvrant la bouche que pour sortir quelques jurons, cherchant en vain à évacuer ta frustration grandissante. Le moment où ton optimisme, ta confiance et ton amour envers l’être Humain laissent place au doute, à l’énervement, à la colère… le côté obscur de l’autostop, quoi. La vitesse à laquelle tu atteinds le PVH dépend de plusieurs choses : fatigue, météo, caractéristiques du lieu de stop, heure de la journée, motivation engendrée par les précédentes personnes qui t’ont pris…
Là, je l’ai atteint particulièrement vite.
Mais ce qui est bien avec le stop, c’est qu’à chaque fois c’est le même schéma : PVH ou pas, tu finis toujours par tomber sur une personne exceptionnelle, qui te fait dire que ça valait bien la peine d’attendre si longtemps pour rencontrer quelqu’un d’aussi génial.
Là, c’est un couple de jeunes italiens. Un rayon de soleil dans cette journée fatigante. Elle parle bien français, et traduit à son compagnon nos conversations. Nous discutons de voyages, de France, d’Italie, de pizzas (« Quand tu manges une pizza à Naples, après, tu ne peux plus appeler les autres pizzas des pizzas ! »). Je sortirai de cette rencontre joyeux et remonté à bloc, avec une liste des meilleures villes à visiter en Italie, une adresse mail et une invitation à passer les voir à Turin, le tout écrit sur une serviette en papier. Il y a des gens dont le bonheur est si communicatif qu’il vaut mille nuits de sommeil.
Voilà ce que fait le voyage : ça met en route le générateur d’improbabilité que nous avons en chacun de nous. Comme rien n’est prévu et que l’on bouge beaucoup, il devient beaucoup plus problable de rencontrer quelque chose d’improbable sur son chemin. On va alors de surprise en surprise, d’émerveillement en émerveillement. Allez, Toulouse n’est plus si loin !
Le stop en abyme
Être pris en stop, c’est déjà pas mal. Mais alors être pris en stop par des autostopeuses, ça frise le fantastique ! Elles, c’est Marie, Adélie et Juliette, marseillaises en route (que dis-je, en pouce !) vers Compostelle, éducatrices spécialisées et étudiante en psycho, le rire aux lèvres et la joie dans les yeux, émerveillées d’avoir parcouru autant de kilomètres depuis leur départ, le matin même, de Marseille. Et dire que pendant ce temps, je mettais 4 heures à sortir de Toulouse… Moi qui commençais à me demander si ces histoires de karma y étaient pour quelque chose, je comprends enfin : encore une de tes farces, cher Univers, et comme d’habitude tu as raison ; ça valait la peine d’en baver pendant deux jours pour faire une rencontre comme celle-là.
Mais je m’égare, alors que je ne vous ai pas encore parlé du personnage principal de cette histoire : Jon, qui s’est laissé convaincre par Marie de me laisser monter, moi aussi, dans son camping-car. Jon est hollandais. Il se rend à Bilbao (en Espagne, donc) pour y retrouver son fils et son épouse. Jon, c’est le soixantenaire bourru et bien plus sensible qu’il ne veut le montrer. Il est psychologue, président éminemment reconnu d’un organisme qui entretient les liens entre les familles d’origine et les familles d’accueil d’enfants placés par la justice. Jon, ce sera un peu notre deuxième papa, pendant les deux jours qui vont suivre…
Il nous emmène à Cambo-les-bains, dans un petit camping où nous passerons la nuit. Je n’avais pas prévu de payer pour dormir, mais là je sens qu’il faut juste que je me laisse porter par le courant. Le Pays Basque est en effervescence, ce soir : grande fête à Cambo-le-jeune, avec paëlla, bières et LE concert de l’année, un groupe de rock local. Si j’avais su, ce matin en galérant dans les bretelles du périphérique toulousain, que je passerais la soirée à manger au restau avec un hollandais et trois marseillaises, puis à boire une bière en écoutant du rock en langue basque, je ne l’aurais jamais cru.
Mon générateur d’improbabilité a démarré au quart de tour !
MRJC
Je fais mon entrée.
« Salut ! Je suis pêcheur dans le coin, j’ai entendu dire qu’il y avait un camp de Français ici, à Losar… c’est bien vous ? Chouette ! Si je veux rester manger ? Euuuh… ben ouais, avec plaisir ! »
C’est ce qu’on appelle une arrivée in medias res ! Après des heures de stop sous un soleil de plomb, une nuit dans la très jolie ville de Burgos, un bus Burgos-Salamanca-Plasencia et à nouveau du stop jusqu’à Losar de la Vera, me voici catapulté au coeur des événements du camp MRJC, jouant un pêcheur local en vue du grand jeu de ce soir. On n’aurait pas pu rêver mieux.
Le MRJC, c’est un mouvement d’éducation populaire français que j’ai découvert lors d’un stage BAFA, en même temps que je rencontrais Maëlle, animatrice sur ce camp, qui m’a proposé de les visiter pour quelques jours. Me voici donc entouré de jeunes de quinze à dix-huit ans, souriants, bienveillants, blagueurs, pleins d’énergie, et se demandant tous ce que fait ici ce soit-disant pêcheur de truites.
Ma véritable identité ne leur sera révélée que le lendemain matin, alors que nous rangeons le lieu pour nous déplacer dans un autre endroit, à quelques kilomètres de là. L’accueil bienveillant que je reçois, de la part des jeunes mais surtout des cinq animateurs, a de quoi m’émerveiller. C’est le début de trois jours de rires, jeux, baignades dans des piscines naturelles, échanges avec le groupe de jeunes espagnols venus passer la semaine avec nous, réunions tard dans la nuit, temps débat sur la sexualité, cercles circassiens, chapeloises et autres danses folk sur airs d’accordéons diatoniques, soirées sous les étoiles…
Au moment de mon départ, me voici remonté à bloc et pourtant, étrangement nostalgique. Les dynamiques de groupe aussi positives me font toujours cet effet là, une fois de nouveau seul. Mais l’aventure continue, direction le Sud !
Les Jours-Vie
Jour -Vie n°1 : Grenade.
Cette ville est exaspérante. Une heure de stop, cinq heures de bus, deux heures d’escale à Séville, et encore trois heures de bus, pour arriver dans une ville où il est tout simplement impossible de trouver un endroit tranquille pour dormir. J’ai bien essayé la rivière, mais elle est encastrée entre deux murailles, et le seul accès que j’ai trouvé menait à une berge sale et exposée aux regards. Me voici donc, à 1h du matin, en train de marcher vers le Nord en direction de la zone vide d’habitations qui apparaissait sur la carte que j’ai pu consulter. Cela fait pourtant 5 bons kilomètres que je longe des rangées d’hôtels, certes très pittoresques, mais ne me laissant aucun accès à la montagne au-dessus. Quand enfin, j’aperçois un chemin sur ma gauche, je m’y engage. Il monte jusqu’à la fameuse Abbaye du Sacromonte, encore une fois très mignonne, mais n’offrant aucune perspective de bivouac. Alors je continue, suivant une route qui s’enfonce dans la montagne…
Jusqu’au moment où j’en ai marre. A ma droite, il y a cette colline touffue et accueillante qui me nargue depuis tout-à-l’heure, et ce n’est certainement pas cet insignifiante paroi la séparant de la route qui va m’empêcher d’y monter. Alors je bifurque, joue des pieds et des mains pendant une petite demi-heure, et me retrouve sur un large chemin longeant la crête. Cent mètres plus haut, je trouve enfin l’endroit idéal, sous la voûte étoilée, avec une vue magnifique sur Granada. J’ai un peu la sensation d’être Zeus en haut de l’Olympe, regardant d’un air hautain le monde des mortels qui s’agite tout en bas…
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Jour-Vie n°2 : Sierra Nevada
Sierra Nevada, c’est avant tout un nom qui capture mon regard sur la carte d’Europe. La chaîne de montagne la plus haute de la péninsule… impossible d’y résister. Alors après être redescendu de mon perchoir, après avoir cherché vainement, pendant toute la matinée, un bus qui m’y emmène, je me résigne à faire du stop vers la station de ski éponyme, point de départ de toutes les randonnées dignes de ce nom. Posté à la sortie du périph, je suis rejoint au bout d’une demi-heure par une jeune brésilienne qui se rend au même endroit. Sa présence doit augmenter sensiblement mes chances d’être pris, car cinq minutes plus tard, une voiture s’arrête…
Sierra Nevada est un village mort. Hôtels fermés, restaurants fermés, maisons vides… l’industrie touristique est en crise. Seule une petite place résiste encore et toujours à la vacuité. La raison de ce succès : une supérette, la terrasse d’un restaurant, une piste de kart pour enfants, un magasin de location de VTT et surtout un télécabine ouvert jusqu’à 18h, pour monter les rares VTTistes et randonneurs à moins d’1km du sommet. Vu le prix, je vais plutôt y aller à pieds.
5 heures plus tard et 1254m plus haut, j’arrive au sommet du Pic Veleta. Les faibles rayons du soleil couchant ne font pas le poids face au vent mordant ; je suis rapidement frigorifié. Mais qu’importe, la beauté du paysage qui s’étend devant moi vaut mille hypothermies ! A 1398 mètres d’altitude, le regard porte à des centaines de kilomètres. On devine même, s’enroulant pudiquement dans ses nappes de brouillard, la Mer Méditerranée qui s’étend jusqu’à l’horizon.
Mes doigts sur les commandes de l’appareil photo se font de plus en plus maladroits. Je tremble : un t-shirt me suffisait tant que j’étais en mouvement, mais là, ça devient vraiment compliqué. Allez, encore une dernière photo… puis je redescends. Je dois admettre que je me suis mis dans une situation un peu critique. Il faut que je me réchauffe, et vite. Le plus important, c’est de trouver un lieu à l’abri du vent. 200m plus bas, je trouve un tas rochers qui m’offrent tout juste de quoi étendre mon tapis de sol à l’abri des rafales. Ça fera l’affaire. J’ouvre mon sac, et enfile deux t-shirts, un sous-pull, un pull et une vareuse. Voilà qui est déjà mieux. J’allume mon réchaud et mets de l’eau à bouillir pour diner. Il faut que je réfléchisse à des solutions pour passer la nuit sans mourir de froid. Différents points importants : couvrir les parties les plus sensibles du corps (pieds et chevilles, tête, cou), multiplier les couches, se protéger du vent (poncho par-dessus le duvet), conserver toute source de chaleur. L’eau de cuisson des pâtes, dans une bouteille placée dans le duvet, fait une bouillotte parfaite. Et ça fonctionne : à 3200 mètre d’altitude, je n’ai jamais aussi bien dormi de ma vie !
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Jour-Vie n°3 : Mulhacén & Cie, dit « Lejourlepluslong »
Réveil à 8h. Je me sens… merveilleusement bien ! Je me lève tranquillement, attrappe mon duvet et commence à monter vers le sommet ; le soleil pointe le bout de son nez. Un choix s’impose : est-ce que je redescends aujourd’hui, ou est-ce que je me lance dans l’ascension du pic Mulhacén, sachant que les ampoules commencent elles aussi à pointer le bout de leur nez, et qu’il ne me reste plus qu’un fond de bouteille d’eau ?
La balance des pour et des contre penchant nettement vers le deuxième choix, je redescends au bivouac ranger mes affaires. Et c’est parti ! J’adopte rapidement le rythme de marche afghane qui m’a bien aidé hier. Pour ceux qui se demandent ce que c’est, sachez seulement, d’ici que je publie une article à ce propos, qu’il s’agit d’une technique de marche basée sur le contrôle de la respiration, permettant de marcher plus vite, plus loin et plus longtemps sans se fatiguer. La marche afghane, donc, est toutefois plus décousue qu’hier. En cause, l’apparition régulière de petites têtes cornues dans le paysage : des chèvres sauvages, que je me fais une joie d’aller voir de plus près. Malgré toutes ces interruptions, je progresse et finis par m’arrêter au bord d’un des petits lacs qui parsèment la montagne.
Dix minutes et quelques gouttes de produit Micropur plus tard, me voilà avec deux bouteilles d’eau traitée, à boire dans deux heures pour laisser le temps au produit d’agir. La route reprend, et c’est donc avec trois kilos supplémentaires que j’entame la véritable ascension : 500 mètres de dénivelé, un chemin en lacets sur un pierrier, une pente à presque 45%. J’avance lentement, pendant des minutes interminables, à pas d’escargot. C’est ainsi que je me sens d’ailleurs : gastéropode.
Mais même les plus lents des mollusques finissent par arriver à bon port ! Au sommet, un groupe de randonneurs casse la croûte. Je les imite, assis sur un rocher au-dessus du vide. Je me trouve au sommet de la plus haute montagne d’Espagne. L’air est pur, le paysage toujours aussi magique. Une chèvre sauvage, plus si sauvage que ça, s’approche sans crainte pour chercher des restes de pique-nique abandonnés par les nombreux passants, posant coquettement devant l’objectif de mon appareil…
Je ne m’attarde pas des heures. J’ai pris la décision un peu folle de redescendre aujourd’hui à la station de Sierra Nevada, pour tenter de rejoindre Séville ce soir. En ajustant le sac sur mes épaules, j’adresse une prière muette à ce cher Univers ; un petit coup de pouce ne sera pas de trop. Je prie aussi mes genoux de tenir bon, alors que commencent les quelques 1700 mètres de descente. Plusieurs heures plus bas, j’aperçois un bus arrêté sur la route qui monte très haut sur le flanc du Veleta. Je presse le pas, mais il part avant mon arrivée, en direction du village. Abordant un randonneur en t-shirt jaune fluo, je lui demande s’il sait quand passe le prochain bus. Semblant me prendre en pitié (il n’est pas impossible que j’aie l’air d’un zombie), il passe un coup de fil, discute avec moi le temps qu’on le rappelle, puis m’annonce qu’il n’y en a pas avant une heure. Je préfère décliner son invitation d’attendre avec lui, estimant qu’il ne me faudra pas plus d’une heure pour arriver en bas. J’arriverai au final en même temps que le bus, économisant ainsi 5 euros, ou plutôt une heure d’attente inutile car je n’avais pas 5 euros en poche.
Il est 19h30 lorsque je me dirige d’un pas devenu douloureux vers la sortie du village, et commence à tendre le pouce. Dix minutes. Vingt minutes. Le soleil et la presque absence de voitures commencent à me taper sur le système lorsqu’enfin et à ma grande surprise, une belle voiture de sport s’arrête. En sort, à ma surprise encore plus grande, un homme en t-shirt jaune fluo, qui m’affirme qu’il ne se serait pas arrêté s’il nous n’avions pas tapé la discute tout-à-l’heure…
Quelle chance ! Je reconnais bien là l’une de tes pirouettes, Univers !
Mais tu ne t’arrêtes pas en si bon chemin ; quand tu tiens une proie, tu ne la lâches plus. Les sièges en cuir m’avalent alors que je me laisse hypnotiser par le rock psyché qui coule dans mes oreilles, amadouer par le détour généreux que fait mon sauveur pour m’emmener à la gare des bus de Grenade, me déposant pile 5 minutes avant le départ du dernier bus pour Séville.
Faire une requête à l’Univers, c’est un peu comme louer sa propre vie à un savant fou en quête d’un nouveau cobaye. Ou à un romancier. Un excellent romancier qui, comme tout romancier qui se respecte, est doté d’un profond sadisme, prenant un plaisir pervers à le déchaîner contre les personnages qu’il couvait quelques lignes plus tôt. L’Univers est le meilleur romancier du monde. Mais ma naïveté d’alors m’empêche, tout empalé que je suis sur l’épée de Damoclès dont il se sert comme pic à bochette, de voir le retour de médaille qui m’arrive dans la gueule. Alors que je tapote l’écran de l’automate qui vend les billets, nerveusement car mon bus part dans 5 minutes et que je n’arrive pas à payer par carte, un gentil policier vient m’aider en m’indiquant que je n’ai pas appuyé sur le bon bouton. Gentil ? Pas tant que ça. Car il me barre ensuite le passage. « Vous avez de la drogue sur vous ? Ou un couteau ? » (Il me parle bien entendu en Espagnol). « De la drogue non, mais un couteau oui, tenez. » Il examine mon cher couteau DoukDouk, et il semble lui plaire, car il m’annonce qu’il ne peut pas me le laisser. Je tente vaguement de protester, mais il poursuit en me demandant mon passeport, m’emmène dans un bureau où il recopie des informations et me pose des questions pour vérifier que c’est bien le mien. « Ne t’inquiète pas pour le bus», qu’il me sort. C’est ça oui ! Je commence sérieusement à stresser, je suis sûr qu’il a fait exprès de m’aider à payer pour me faire ensuite louper le car. Mais non, le chauffeur a été prévenu et m’attend gentiment. Me voilà donc en route pour Séville, encore bien énervé par ce vol pur et simple. Cher Univers, merci.
Arrivé à Séville, je m’installe dans un parc le long du canal, après qu’un SDF soit venu me voir là où je m’étais initialement posé, pour me prévenir que des gitans lui ont volé sa guitare au même endroit il y a quelques jours. Et à trois heures du matin, j’apprends que l’Univers n’en a pas fini avec moi. C’est d’abord un chuintement, juste à côté de moi, qui me réveille en sursaut. Je tends le bras à toute vitesse pour attraper mon poncho et m’en recouvrir, évitant de peu le jet d’eau qui asperge mon sac et le segment de duvet resté à découvert. Je me lève précipitamment (non sans avoir balancé quelques uns de mes jurons favoris), rassemble mes affaires et pars en courant, évitant tant bien que mal les jets tournants des arrosages automatiques qui viennent de se déclencher. Je m’éloigne, et me réinstalle dans un coin d’herbe jaunie. Vingt minutes plus tard, re-belotte : chuintement, eau, sursaut et manoeuvre d’évitement des jets qui te prennent en chassé-croisé. Je me recouche dans un coin sans herbe, logiquement hors de danger, sans avoir repéré aucun tuyau alentour… mais ayant totalement oublié la loi fondamentale et inévitable du jamais deux sans trois.
Cher Univers… ne t’arrêteras-tu donc jamais ?
Losar de la Vera, le retour.
Je pose mon livre, le temps de trouver une position plus confortable sur les galets. Depuis mon retour à Losar, la veille, je vis au ralenti. Posé au bord de la rivière, à côté d’une piscine naturelle, je profite d’une journée de calme avant de rejoindre le MRJC à Jarandilla. Lire, se baigner, empiler des cailloux, cuisiner une ratatouille, prendre son temps… autant d’activités qui redonnent goût aux choses simples.
L’accueil du MRJC à mon retour est encore plus merveilleux que la première fois. C’est comme s’ils me connaissaient depuis toujours, alors que j’ai passé seulement trois jours avec eux il y a une semaine. Pour la dernière soirée, l’ambiance est à son comble : danses (des trad et des moins trad), jeux, rires, chants. Emotion.
Et le lendemain : conduire la voiture, dormir dans le bus. Passer une frontière, conduire encore. Vider un camion de matos. Dire au-revoir aux jeunes. Passer la nuit avec tout le monde.
Se séparer, et reprendre la route.
5 septembre 2016 at 9 h 43 min
Le début de ton récit m a fait penser à une chanson de Maxime le forestier appelé m auto-stop ! A la fin, il résume : » 15 jours pour descendre quand on n a qu un mois de vacances, on n aura je pense pas le temps de revenir ! »
En tout cas, beau périple 😉
5 septembre 2016 at 17 h 11 min
Oh, je ne connaissais pas cette chanson ! Je m’en vais l’écouter de suite 🙂
6 septembre 2016 at 7 h 33 min
Belle plume l’ami. L’Univers n’a pas fini de jouer de nous 🙂
14 septembre 2016 at 7 h 39 min
Bonnes ondes, bonnes étoiles, vous avez repéré le p’tit gars là-dessous ? alors au boulot non-stop !